Ses mains parcouraient la peau douce du haut du corps, finissant leur course sur les hanches de la jeune femme. Elle remue sous ses caresses, sa respiration se fait plus rapide et ses mains s’agrippent sur son dos. Elle souffle sur la mèche blonde qui lui frôle le visage et il cesse de frissonner. Puis un bruit s’éleva, sourd, fort, comme une… sonnerie de téléphone, Reese sursauta. Il était allongé sur son siège, s’étant endormi bien vite lorsque l’avion s’était mobilisé. Troublé encore par son rêve, il en oublia où se trouvait son téléphone portable, une main dans sa poche, puis une autre dans cette de sa veste, son portable continuait à sonner de plus en plus fort, réveillant les occupants de la cabine qui râlaient déjà contre le jeune Français. Ce dernier roula des yeux, il s’en fichait d’avoir réveillé les autres, ne faisant pas attention à leur remarque, il continua à chercher son téléphone et c’est lorsqu’il le trouva enfin dans son sac de voyage que ce dernier ne fit plus de bruit. « Super. » C’était son père qui l’avait appelé, sûrement pour savoir si son fils était arrivé à destination ou pas. Pas qu’il s’inquiétait mais plutôt car ce dernier devait se présenter à une réception très importante pour son père qui se déroulait à Londres même. Reese détestait ce genre de soirée mondaine où jouer les faux culs et enfiler son plus beau – mais surtout le plus cher – costard pour être le plus élégants et présentable au près de ces gens qui courent derrière ses parents juste pour la notoriété. Le jeune homme s’en fichait de la notoriété, de l’argent, de tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin à ce genre de soirée.
Il regarda sa montre, il avait dormi une bonne partie du vol et il ne lui restait plus que deux heures avant l’atterrissage. Il avait largement le temps de trouver une excuse pour ne pas se rendre à l’endroit prévu. Son portable dans les mains, il entreprit de naviguer jusqu’à ses dossiers, où se trouvait les dernières images qu’il avait prise lors de sa mission en Somalie. C’est d’ailleurs de là qu’il était entrain de revenir, l’humanitaire comptait beaucoup pour lui. Ce n’était pas qu’il aimait se rendre à l’évidence qu’il y avait des gens qui mourraient de faim dans le monde alors que lui, il s’amusait à jouer au Poker et parier des sommes colossales ou alors sa dernière voiture en date que son père lui a offert. Ce qu’il aime lorsqu’il se rend à l’une de ses missions, c’est de voir le regard de ces enfants lorsqu’il partage un moment avec eux, lorsqu’il arrive avec un fourgon rempli de nourriture et que ces enfants savent qu’ils auront de quoi manger durant les semaines à venir. Il adorait voir ces gros yeux brillant braqué sur lui, ses rires sincères lorsqu’il faisait l’idiot pour les amuser. C’est très contradictoire avec l’environnement duquel il vient, et il a besoin de ça. Il a besoin de ces enfants tout comme ils ont besoin de lui et des personnes comme lui qui prennent le temps de les aider.
« Monsieur Adelson, voulez-vous boire quelque chose ? » L’hôtesse de l’air se présentait devant lui, un large sourire aux lèvres. Elle ne le quittait pas des yeux une seule seconde. Elle était brune, avec une superbe et généreuse poitrine ainsi qu’une jupe qui descendait un peu trop bas à son goût. Le jeune homme sourit en portant son attention sur cette dernière. « Oui j’aimerais bien un verre de… » Il n’eut pas le temps de terminée qu’il y eut une turbulence, son portable tomba de sa main pour se faufiler sous le siège de devant tandis que l’hôtesse de l’air retombait assise sur les genoux de Reese. Ce dernier ne put s’empêcher de jeter un œil dans le décolleté de la jolie brune. Elle rougit tout en s’excusant de lui être tombée dessus. « Aucun mal, le plus important c’est que vous ne vous soyez pas blessé. » Accompagné d’un clin d’œil, la phrase ne fit que faire virer le rose des joues de l’hôtesse en rouge écarlate. Il la vit disparaître aussi vite qu’elle était arrivée, ne faisant pas même attention, le jeune Adelson était déjà « à la recherche de son portable 2 ». Pencher en avant, une main parcourant le dessous du siège avant, il cherchait à tâtons son téléphone, espérant que son père n’appelle pas tout de suite et risquer de déranger tout le monde une seconde fois. Quoiqu’il s’en fiche tout compte fait. Mettant enfin la main dessus, il ne put rien regagner puisque l’hôtesse de l’air de tantôt refit surface. Elle s’était un peu plus maquillé et arrangé sa coiffure, enfin son chignon. Elle lui tendit un verre de wisky avec un papier en mouchoir avec un « Votre verre Monsieur ». Il n’avait même pas eu le temps de commander mais se doutait qu’il devait y avoir quelque chose qui tramait. Premier réflexe, il retourna le mouchoir et il avait vu juste, un petit mot était écrit dessus. « Viens me rejoindre dans cinq minute dans la cabine au fond ». Un nouveau sourire pour une nouvelle couleur qui envahissait le visage de la jolie brune. Reese lui fit un clin d’œil comme pour lui donner une réponse même si visiblement elle n’en attendait pas réellement. Elle retourna vers le fond de la rangée, se tenant prête à s’échapper de ses collègues pour un moment de folie dans les toilettes de l’avion avec le beau jeune homme. Pourquoi s’en priver ? Le jeune héritier n’avait jamais été adepte des relations sérieuses, plutôt volage, il aime goûter et toucher à tout. Ne se contentant pas d’une seule femme, il aime rester indépendant et enchainer les histoires sans lendemain.
Regardant par le hublot, il avait complètement zappé son téléphone resté pourtant dans sa main. S’apercevant qu’il l’avait toujours sur lui lorsque ce dernier vibra, signe qu’il venait de recevoir un message. Reese le déverrouilla, première image qu’il voit. Daphné, entrain de faire son show. Une sublime jeune femme rencontré lors de son séjour à San Francisco dans une boite de danseuse. Elle l’avait tout de suite attiré, comme hypnotisé, ne pouvant détourner les yeux. La belle blonde était son idéal féminin, un regard pénétrant, un sourire contagieux, une légèreté dans ses gestes. Elle était même bien trop légère pour appartenir à ce club. Elle se démarquait de toute par sa présence, faisant son boulot à merveille. Il était même allé jusqu’à monter sur elle pour un lap dance. Un moment assez intime puisque les clients ne pouvaient pas vraiment se permettre ce genre de chose, mais les interdis, Reese les bravait tous un par un. Il avait tendance à faire tout l’inverse de ce qu’on lui disait, que ce soit « ordre » ou bien conseil, il vivait que pour ses envies et ce que pensaient les autres, rentrait par une oreille et sortait définitivement par l’autre. Cette nuit-là, il n’avait pu s’empêcher d’attendre la jeune femme en face du club qu’elle ait terminé. Il ne savait pas exactement comment elle était, si elle allait accepter de boire un verre ou non avec lui dans un bar assez en dehors de la ville qu’il avait repérer. Tout ce qu’il savait sur elle, c’était qu’elle ne correspondait absolument pas à ce milieu là, désireux d’en savoir plus sur elle, il se décida à ne pas lâcher l’affaire, même s’il fallait qu’il remue ciel et terre pour qu’elle accepte, il le ferait. Mais agréablement surpris, elle ne fut pas long à accepter, en voiture tous les deux, ils s’étaient retrouvé dans ce bar. C’était comme s’il l’avait toujours connu car loin de parler de tout et de n’importe quoi, ils parlèrent de leur vie privée respective, échangeant quelques anecdotes drôles, personnels, intimes. Il avait envie qu’elle l’apprécie pour ce qu’il était et non à cause de ses origines. Warren, son deuxième prénom, était celui qu’il lui avait donné sans trop réfléchir. Elle s’appelait Daphné, un joli prénom pour ce petit bout de femme qui l’impressionnait. Les heures passèrent sans trop savoir comment, ils finirent leur soirée dans un motel miteux pas loin du bar, pas romantique et pourtant ils s’en fichaient de l’endroit, que l’instant présent avait compté cette nuit-là. Une nuit qui resta dans la mémoire du jeune homme puis qu’il la revivait assez souvent dans ses rêves. Elle avait disparu le lendemain, retournant chaque soir dans le club où il l’avait rencontré, il avait appris qu’elle avait démissionné le lendemain même où ils s’étaient rencontrés. Impossible de l’oublier, il essaya en vain de la retrouver. Elle s’était comme volatilisé dans les airs, hantant ses pensées et ses rêves les plus fous, le jeune homme était certains, cette nuit-là, il avait eu le coup de foudre pour Daphné.
Reese ne cessait de regarder la photo et par conséquent de penser à la belle blonde, un an et demie s’était écrouler depuis cette fameuse nuit passé ensemble et il ne savait toujours pas ce qu’elle était devenue. Pourtant il ne cessait de la revoir dans tous ses rêves, comme celui qu’il faisait tout à l’heure avant d’être réveiller par la sonnerie de son portable. Une seule photo, s’il avait su, il en aurait pris bien d’autres. Pourtant elle suffisait puisqu’il ne se lassait pas de la regarder, bien qu’il ne fût pas au tant obsédé par la jeune femme. Il avait continué sa vie, évitant les soirées mondaines, il était revenu à Londres où il avait été engagé comme mécanicien. Il a toujours aimé la mécanique, une passion pour les voitures. Ce boulot l’aidait à payer son appartement à Londres. Malgré le fait que son grand-père lui payait un magnifique appartement dans le centre de la capital, Reese avait tenu à avoir son propre appart et pouvoir le payer avec son boulot. Il voulait être indépendant plus que tout. Oubliant complètement l’hôtesse de l’air qui l’attendait dans les toilettes depuis une demi-heure déjà, le jeune Adelson appela son père sachant que ce dernier serait furax s’il ne le faisait pas. « Papa ? » « Reese, tu en as mis du temps à rappeler ! » Le jeune homme entendait la voix grave de son père, ce dernier avait toujours cette voix comme si tout ce qu’il pouvait dire était enregistré et retransmit dans toutes les radios du monde. « J’pourrais pas être là ce soir, l’avion à dû retard, je viens juste d’y monter. » Soupire de son père, Reese savait que ce dernier n’irait pas vérifier, il n’avait pas que ça à faire, devant gérer bien d’autres choses plus importantes que le retard d’un vol. « Je t’avais ordonné d’être présent ce soir, tu sais bien qu’il y aura les parents de ta fiancée. Tu pouvais prendre tes responsabilités pour une fois. Comment puis-je avoir une totale confiance en toi pour la reprise de l’entreprise si je ne peux même pas compter sur ta présence à une réception. » Cette fois-ci, c’est le jeune homme qui soupira, ses parents s’étaient mis en tête de changer leur fils et de lui faire prendre des responsabilités, arrangeant ses fiançailles et fixant même la date de son mariage avec les parents d’une jeune femme que Reese ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Jusqu’à maintenant, il avait toujours refusé de voir la jeune femme ainsi que ses parents. Il tenait trop à son indépendance pour accepter se mariage arrangé. « C’est de ma faute si l’avion est en retard, j’en prends l’entière responsabilité. Oh tu vois, je prends mes responsabilités ! Des progrès non ? » A l’autre bout du fil, il entendait sa mère parler à son père, celle-ci lui rappelait qu’ils étaient attendu. Ils devaient sûrement être dans une limousine vu le calme qu’il y régnait. « Ecoute Reese, peu importe à quelle heure tu rentres, tu as intérêt à présenter tes excuses au près des Arnault, tu m’entends ? » Nouveau soupire, Reese tourna la tête de l’hublot et aperçut au fond l’hôtesse de l’air, merde, il l’avait complètement oublié. Elle le regardait avec un air furax, tant pis ! « Si ça peut te faire plaisir. » Silence à l’autre bout du fil, son père était exaspérer par l’arrogance de son fils. Il se demandait même parfois si ce dernier changerait réellement un jour. Il avait peur pour le futur de l’entreprise, espérant que son fils soit à la hauteur de ses attentes. « Bonsoir Reese. Ta mère t’embrasse. » Sans attendre la réponse du jeune Adelson, il raccrocha, ce dernier en fit de même rangeant son téléphone. Il n’aimait pas décevoir ses parents, comme tout enfant, mais pourtant il avait dû mal à se résigner à accepter cet arrangement. Il ressortit son portable et composa à nouveau le numéro de son père. «Si ça peut te faire plaisir à maman et toi, j’accepte de rencontrer la jeune femme. » Sa mère eut comme un cri de joie, et il pouvait « entendre » le sourire de son père. « Ceci est une bonne nouvelle. » Sa mère prit le téléphone à son père des mains. « Tu verras mon chéri, c’est une belle jeune femme. Tu vas tomber amoureux avant même de dire ouf. Je te montrerais la photo que j’ai sur moi, elle est… » Il ne la laissa pas le temps de finir. « Super, j’ai hâte. » Et il raccrocha. Rencontrer la jeune femme ne signifiait pas forcément accepter le mariage après tout, et cela ne pourrait lui faire du mal. Jetant un coup d’œil à l’hôtesse, il se demanda d’un coup ce qu’il avait put lui trouver. Il détourna le regard pour le porter vers l’hublot et tandis que ses yeux se fermèrent et que le sommeil le submergeait à nouveau, ses pensées retrouvèrent le chemin de sa belle « inconnue » qu’il espérait toujours recroiser au détour d’une rue.