On n'est jeune qu'une seule fois, Mais on s'en souvient Toute sa vie.

Pour un samedi matin, il faisait assez beau, aux alentours des 24°, Eliàs était vêtu d’un short et d’un t-shirt bleu clair. Il profitait des occasions comme celle-là pour pouvoir s’habiller plus léger. Il avait toujours eu l’habitude de ne quasiment jamais enfiler de pantalons, jeans en été. Mais ça c’était lorsqu’il vivait à San Francisco ou bien alors en Australie, ou le soleil était là du matin au soir. Depuis son arrivée à Londres, il devait faire quelque changement dans ses habitudes. Bouteille d’eau dans les mains, il s’arrêta à un endroit où il n’y avait pas grande monde, à dire vrai, partout où il se poserait, il n’y avait quasiment personne. Pourtant il faisait beau, c’était l’occasion de sortir non ? C’était comme si les Londoniens avait mieux à faire que d’aller se promener dans un parc. Il ne comprendrait jamais les anglais de toute manière, à part leur sens de l’humour qui était assez développé. Faisant rouler la bouteille entre ses mains, il s’assit sur un banc avant de voir le lac en face de lui, il se leva immédiatement pour s’en approcher. Après tout, il était possible de se baigner dans un lac également non ? Seulement en se rapprochant plus de cette eau, il comprit bien vite que ça n’allait pas être possible. L’eau était d’une couleur… indéchiffrable. Il tira une grimace, avant de tourner la tête pour voir quelques pêcheurs entrain de pêcher. Non, ils allaient vraiment manger ces poissons-là ? Une nouvelle grimace pour le jeune Oliver qui s’éloigna du lac pour regagner son banc.

Derrière lui, quatre jeunes hommes étaient entrain de jouer au soccer. Eliàs n’avait jamais vraiment fait attention à ce sport d’équipe pourtant appelé « football » par les Européens. Courir derrière une balle pour la passer dans des filets. Toute fois, les passements de jambes d’un des joueurs l’intriguèrent, il les regardait jouer. Il connaissait plus au moins les règles du jeu, le gardien qui surveiller les goals était le seul à avoir le droit de toucher la balle avec les mains mais en ne dépassant pas une certaines limites. Pouah, pas mal de règle pour rien enfin de compte, il préférait encore le rugby à ce sport. Pourtant lorsque la balle arriva jusqu’à lui, il se leva pour s’y approcher, le prenant dans les mains, il leur lança la balle presque comme si c’était un ballon de foot us. Ces derniers le regardèrent assez bizarrement d’ailleurs, comme s’il venait d’une autre planète. Eliàs haussa les épaules.

- Quoi ?

Aucuns d’eux ne répondirent et sans faire attention à l’Américain, ils continuèrent leur match de football. A l’habitude, le jeune Oliver adorait rejoindre ce genre de groupe pour jouer avec eux, peu importe s’il les connaissait ou pas. Du moins lorsqu’ils jouaient au foot us ou alors au beach volley, mais là, il ne se sentait vraiment pas à l’aise, ayant même peur de se ridiculiser ne sachant pas bien faire rouler la balle entre ses jambes. Il roula des yeux puis détourna la tête vers le lac où il put voir une silhouette devant lui. Le soleil tapait derrière elle et il n’avait pas pensé à prendre ses lunettes de soleil, l’habitude qui était un peu partie à cause du peu soleil qu’ils avaient à Londres. Il posa sa main au dessous de ses yeux pour les mettre à l’abri, un grand sourire aux lèvres.

- Que vois-je ? Un ange ?

Sachant alors que ce n’était autre que l’une de ses colocataires avec laquelle il avait rendez-vous au parc pour une promenade et manger un bout à midi ou plutôt lorsqu’ils auraient faim.

Le soleil manquait à la jolie Laora. Ou tout du moins les hautes températures, les rayons de soleil contre sa peau, la chaleur qui s'infiltrait par chacun de ses pores. Elle qui avait l'habitude de passer une bonne partie de son temps sur sa planche de surf, à la plage, elle s'en sentait comme dépaysée malgré cette année passée ici. Le temps passait si vite. Dans le fond, est-ce que San Francisco lui manquait réellement ? Les lieux sûrement. Le reste... Elle avait ce qu'il lui fallait ici. Des amis, un confort certain, un emploi. Elle tentait de s'en convaincre encore aujourd'hui, alors qu'elle embarquait son sac à main et qu'elle déposait sa paire de lunettes sur le bout de son nez. Pouvait-elle réellement se plaindre de tout ce qui lui était arrivée en une douzaine de mois ? Le faire aurait été se foutre de la gueule du monde. Bien sûr, son sale caractère la poussait à râler à longueur de temps, ne pouvant jamais se contenter de ce qui semblait acquis. Mais dans le fond, elle avait conscience de sa chance, des opportunités qui s'offraient à elle, et de tout ce qui pouvait éventuellement lui arriver de bon par la suite. Elle le savait, et gardait en tête le fait qu'être bien entourée demeurait la chose la plus importante. C'est pour cela qu'elle veillait à entretenir ses amitiés. Elle en avait fait les frais par le passé, loin d'être aidée par cet ignoble sentiment de trahison, qui laissait un goût amer en bouche, une fois la dispute achevée. De plus, sa vie sociale semblait s'être apaisée depuis le déménagement. Sans doute parce qu'elle aussi, avait fait un gros travail sur elle-même. Non sans failles, mais déjà bien avancé.

En passant les grandes grilles du parc, Laora eu comme l'impression d'entrer dans une petite bulle d'air frais et d'oxygène. Londres étaient loin d'être une ville désagréable, mais la verdure faisait du bien et instaurait une certaine atmosphère. On se sentait bien en franchissant cette entrée, qui invitait à l'évasion et à la détente. Parmi ces nombreux promeneurs, elle allait devoir retrouver son rendez-vous de la journée, qui n'était autre que son colocataire et ami : Eliàs. Elle avait d'ailleurs hâte de passer un peu de temps rien qu'avec lui, sans être sans arrêt dérangés. Le petit groupe formait une véritable petite ruche, connectés les uns aux autres et il était parfois difficile d'obtenir un peu de temps, une véritable présence, ou ne serait-ce que de l'intimité. Oh oui, de ce côté-là : grosse galère par moment ! Il fallait trouver un peu de temps à l'extérieur, chose qu'ils avaient fait ce matin. La pause déjeuner et une bonne partie de l'après-midi, si ce n'était même dans son intégralité, leurs étaient réservés. Marchant d'un pas sûr et décidé, la brunette savait exactement où elle allait. Le point de rendez-vous était fixé à l'avance, pour un gain de temps indéniable. Et lorsqu'elle l'aperçu, elle accéléra le pas, visiblement contente et pressée.

« Un ange ? Où ça ? » Elle l'avait entendu, et s'en était amusée. Ses petites répliques avaient le don de lui décrocher de larges sourires, tous aussi sincères et francs les uns que les autres. Elle haussa les épaules en simple conclusion, constatant qu'aucun ange n'était dans les parages et que le jeune homme hallucinait. A sa place, ils auraient sans doutes tous parlé de diablesse. Cet image revenait bien plus souvent à l'esprit des gens, bien que le temps jouait en la faveur de la demoiselle. « T'as eu la patience de m'attendre. Je suis à la bourre, t'as le droit de m'engueuler ! » Elle grimaça légèrement, comme une enfant prise sur le fait. Puis un sourire en coin se dessina sur son visage. Naturellement, sans même s'en rendre compte tant cela faisait partie de ses habitudes, elle jouait de son charme pour attendrir le camp adverse et s'en sortir sans trop de problèmes.

Spoiler:

Eliàs sourit, il en était un peu près sûr que la jeune femme allait dire un truc du genre, elle ne s’était jamais vu comme un ange pourtant elle l’était quelque part pour le jeune puisqu’elle avait été là lors d’un passager assez difficile dans la vie du jeune Oliver. C’était assez bizarre comment les choses avaient tourné entre les deux surtout qu’avant d’apprendre à se connaître par l’intermédiaire de Maël, c’était à peine s’ils se parlaient et pourtant ils avaient des connaissances en commun comme Soh et Noham. Mais Eliàs n’a jamais voulu se mêler à la vie privée des autres et lorsque Joyce ou Bj ne pouvait pas voir Laora, il n’avait pas pris la peine de la détester également, ne la connaissant pas du tout et heureusement d’ailleurs. A présent, il se sentait proche de la jeune femme, elle était devenue une personne qui comptait beaucoup pour lui et qui avait bien sa place dans sa vie. Il rit légèrement à sa remarque, il n’avait pas l’intention de l’engueuler, c’était bien une chose qu’il faisait rarement, se levant de son banc pour la prendre dans ses bras histoire de lui dire bonjour puisqu’il ne l’avait pas vu depuis la veille.

- T’en fais pas ! Tu sais bien que je suis le plus gentil des garçons !

Oui, avec la jeune femme, il aimait bien se vanter surtout qu’elle savait parfaitement qu’il n’avait rien de homme qui se vantait réellement mais que c’était surtout une façon de plaisanter, sa façon de plaisanter. Ils avaient appris à se connaître tous les deux et puis surtout lorsqu’il était parti, il avait gardé contact avec la jeune femme. Il passa son bras gauche autour de son épaule, faisant face au lac qui se trouvait devant lui, non mais c’était vraiment dommage que ce dernier soit si… sale ? Le soleil tapait légèrement sur leur visage, la chaleur se faisant sentir un peu plus à présent, mais Eli savait qu’il ne serait rien de tel qu’à San Francisco. Depuis trois mois qu’il essayait de s’habituer à ce temps qui lui changeait de l’habitude. Il tourna son visage vers Lao, un sourire aux lèvres avant de faire une grimace.

- On n’peut même pas aller se baigner, pourtant j’ai bien envie de…

Eliés laissa sa phrase en suspens, un large sourire aux lèvres, rapidement il se baissa et prit la jeune femme par la taille pour la faire glisser sur son épaule. Se relevant, il portait Laora sur son épaule comme un sac, la jeune femme en était habituée mais ne devait pas s’y attendre à ce moment précis. Eliàs se rapprocha doucement du lac, en le scrutant une nouvelle fois comme tantôt.

- Et si je te lançais et tu me diras si l’eau est assez propre pour se baigner ?

Dit-il à la jeune femme qui se trouvait toujours sur son épaule, elle allait certainement s’accrocher à lui pour qu’il ne puisse pas la lancer dans le lac, sans partir avec elle. A dire vrai, il ne le ferait certainement pas, mais le truc c’était qu’avec Eliàs, on ne savait jamais à quoi s’attendre réellement, il pouvait très vite changer d’avis sans même que quelqu’un s’en rende compte.