Chère Catin,

Ou devrai-je dire "chère mère" ? De toute façon, cela reviendrait au même. Vu que tu ne lira jamais cette lettre, je n'ai pas à me soucier de te blesser en révélant ta vraie nature. Je ne te connais même pas, de toute façon. Lâche. Tu n'es qu'une lâche. Je te déteste. Je te hais. Je te cracherais à le figure si je te connaissais Bon.. Passons outre les insultes que je garde en moi depuis vingt ans désormais et qui m'arrache le coeur tellement je me retiens de ne pas partir te retrouver pour détruire ta vie comme tu as détruit la mienne.
L'enfant-poubelle. C'est moi. Je suis l'enfant-poubelle. Je serai toujours l'enfant-poubelle. A cause de toi. C'est un premier septembre qu'on m'a retrouver en pleure, en sang, et en cri au milieu des déchets. Quel genre de femme ose laisser un enfant dans une poubelle public, couvercle fermer ? Personne ne se souciait des cris perçants que je poussais. C'est un éboueur qui m'a retrouver. Un éboueur. Il venait vider les poubelles. Il faisait son boulot. C'est comme ça que je fus sauver. C'est le premier homme qui m'a prit dans ses bras, et qui a eu pitié de moi. Et ce ne fut sûrement pas le dernier. Malheureusement. Tu as tatoué un bébé. Tu m'as tatoué. Tu es une garce. «Marilyn.» est anoté sur mon poignet gauche, à l'encre noir. Ce prénom est inscrit à tout jamais dans ma peau. Je ne sais pas si c'est ton prénom, ou le mien. Je ne le saurai jamais. Je ne veux pas le savoir. Ce tatouage m'a valu tellement de moqueries quand j'étais goss. Qui a déjà vu une gamine de six ans avec un tatouage, hein ? Cette personne est prédestiné a mal tourner et devenir junkie. Chose dite, chose faite.

La femme de l'éboueur était gentille. Je ne me rappelle pas de son prénom. C'est sûrement la première personne à m'avoir aimer réellement. Sans pitié. Elle aimait les fruits rouges. Elle adorait ça. Elle ne vivait que pour ça. D'où mes deux premiers prénoms : Cramberry Blueberry. J'étais devenue Cramberry Bluberry Dashwood. Son nom de famille était Dashwood. Et je fus destiné a porter ce nom jusqu'à le fin. Et le pire, c'est qu'on découvrit bien vite que j'y étais allergique. Pour ce dont je me rappelle, je fus chouchouter et aimer par les mariés Dashwood jusqu'à mes cinq ans. Avec cette famille, mon mauvais départ dans la poubelle aurait pu être effacé. J'aurai pu être heureuse au final. J'aurai pu. C'est là que les services sociaux interviennent. Le manque de moyens financiers des Dashwood m'avait retiré la seule personne que j'avais un jour appeler "maman". En plus de ça, on découvrit que je n'étais pas réellement leur enfant. Et mon histoire fut le sujet favoris de la presse londonienne. Pleins d'article sur "l'enfant-poubelle" apparurent. J'avais cinq ans, je ne comprenait rien. J'étais perdue, toute seule, au milieu de pleins de gamin dans un orphelinat. J'avais peur. C'est à peine âgée de six ans que je compris que je ne pouvais faire confiance à moi-même. Turbulente et difficile. Voilà comment ma seule famille d'accueil après les Dashwood m'avait décrit. Ce qui était étonnant parce que j'avais une tête de poupée et de petite fille gentille. Chose que j'étais avant qu'on me force à aller a l'orphelinat. Je pense qu'aucune enfant de cinq ans n'eut verser autant de larmes que moi, et n'eut crier de désespoir a ma façon. Condamnée. J'étais condamnée à être seule, triste, mal-aimer. Condamnée à être une merde. Comme toi, chère salope de maman. L'orphelinat fut ma seule maison. Jusqu'à mes seize ans. Personnes n'avaient voulu de moi, alors que je voyais des gens partir et venir, moi je restais au même point. La terre tournait sans m'emmener avec elle. Elle refusait de m'emmener avec elle.

7 ans; première bagarre. Il m'avait dit que j'aurai du rester dans ma poubelle. Il avait suffit que je lui mette un coup de poing dans le nez pour qu'il ne m'adresse plus jamais la parole. Je fus également virer de la primaire où j'étais, mais ce n'était pas grave. J'étais une rebelle, et j'aimais qu'on ai peur de moi.

8 ans; premier vol. On se lasse vite des ragouts de l'orphelinat. Mes jambes tremblaient lorsque j'ai voler ce premier paquet de gâteau. Mais on y prends vite goût et on devient expert rapidement.

9 ans; première fugue. Interdiction de sortir après 22h. C'était les règles. Je ne respectais pas les règles. Jamais. Les règles, c'est moi qui les mettait en place.

10 ans; premier flirt. Il avait deux ans de plus. Il était beau. Il se foutait de tout. Mais quelques jours après notre rencontre à l'orphelinat, on lui a trouver une famille d'accueil. Je n'aime pas la vie.

11 ans, premier baiser.Il avait les lèvres douces. C'était agréable. C'est là que je me suis rendu compte qu'en embrassant, on oubliait tout. On s'évadait. On se retrouvait sur un autre monde empli de désir. On réussissait à fuir la réalité. Alors il fallait que je continue à embrasser des garçons, encore et encore ..

12 ans; première fête. C'était nulle à chier. Ambiance de merde. Heureusement que les fêtes qui suivirent au fil des années furent de mieux en mieux.

13 ans; première clope; première vodka. Un copain plus âgé m'a fait goûter aux deux. Alcool et cigarette. Le pied. Depuis, je ne plus vivre sans nicotine dans le sang, ni sans boire au moins une fois dans la journée. Accro. Et j'assume.

14 ans; première recherche. Dernière recherche. . Je crois que j'ai fait tout Londres pour tenter de te retrouver. J'avais espoir. Je pensais que tu t'étais sûrement trompé, que c'était un accident que tu m'ai déposé dans la poubelle .. Que tu voulais bien de moi. J'ai chercher un an. Me bercant d'illusion. Une année de perdu. Une année de rêve impossible. Tu n'as jamais voulu de moi. Qu'est-ce que j'ai pu être bête.

15 ans; première fois. Il avait les yeux bleus et les mains douces. Il était tendre et fougueux. Je crois bien qu'il était parfait. Ce fut magique. Et cette découverte fut encore mieux que celle des baisers. La sensation était un milliard de fois meilleur. Pour partir loin, on partait loin. Il fallait que ça continue. Je voulais sentir des mains sur mon corps, tes lèvres dans mon cou, et surtout pouvoir déboutonner n'importe quel jean.

16 ans; première drogue et premièr envol.Cocaïne, LSD, Héroïne, Marijuana, .. En quelques mois, j'avais presque tout essayer. Et c'était superbe. La drogue .. Quelque chose de formidable. Je ne savais pas comment j'avais pu m'en passer depuis tant de temps. C'est à cet âge là que je commençais à enchaîner les rails, les joints et les piqûres. Et ce n'est toujours pas fini. À l'anniversaire de mes 16 ans, l'orphelinat le jeta dehors. A vrai dire, même s'ils ne l'avaient pas fait, je m'en serai aller. Mais désormais, je devais me débrouiller seule. Je n'avais pas de toit, pas de nourriture. En fait, j'avais rien.

17 ans; premier job. Pour longtemps. En une année, j'étais devenue une clocharde. Je dormais sur les trotoires et volait pour manger. Il fallait que ça change. Je n'avais plus le choix. Surtout que j'avais de moins en moins d'argent pour acheter les drogues. Ce fut de cette manière que je devins escort-girl de luxe. Tout de suite les affaires ont bien marcher pour moi. Sûrement a cause de mes longues jambes, ma taille fine et mon visage de jeunette ayant de l'expérience. C'était censé être provisoire. Mais je me fis vite un nom et une réputation. Tout Londres se connaissant un peu dans le domaine des prostitués connaissaient la fameuse "Marilyn". La torturée marilyn, c'était moi. J'étais connue de beaucoup de monde. Je côtoyais des hommes qui ne respectait pas les femmes. Beaucoup d'eux me répugnait. Tous, en fait. Je déteste les hommes. Je te déteste. Je vous déteste tous autant que vous êtes, habitant de ce monde. Cramberry Blueberry Dashwood, dite Marilyn était devenue une escort girl .. Et n'arrivait même pas à se regarder dans le miroir sans vouloir vomir à cause de son reflet.

18 ans; première over d'ose. Ce fut la piqûre de trop qui m'emmena à l'hôpital. Prise de conscience soudaine ? Non. Aucune. Cela ne m'empecha pas de recommencer à me droguer.

Aujourd'hui, j'ai un petit appartement miteux à Camden Town, tu sais. Je fume, je me drogue, je bois, et je vends mon corps. C'est la seule façon que j'ai pour survivre dans la jungle.

Voilà. L'enfant-poubelle a rater sa vie, c'était préméditer. Je te déteste sale mère a la con, tout ça est de ta faute.

Ta fille,
Marilyn Cramberry Blueberry Dashwood. Avec plein de haine. En espérant que tu crèves les trippes arracher.